Chrome

Le chrome (Cr) : Le chrome est un oligo-élément qui a plusieurs rôles métaboliques dans le corps.

Qu’est ce que le chrome ?

Le chrome est un oligo-élément d’origine minérale. Il est présent en quantité infime dans l’organisme. L’absorption du chrome par l’organisme dépend de plusieurs facteurs, notamment la présence d’autres oligo-éléments.

Le chrome est un élément métallique présent dans la croûte terrestre. Il revêt une importance industrielle considérable. Il existe sous différentes formes, dont les plus connues sont le chrome III et le chrome VI. Si le chrome III est généralement considéré comme inoffensif, le chrome VI (ou chrome hexavalent) est classé comme cancérigène et toxique.

Le chrome VI : un élément toxique

Le chrome VI se caractérise par son état d’oxydation +6. Il se distingue par :

  • sa grande réactivité,
  • sa toxicité élevée.

Cette forme du chrome est un puissant oxydant, capable d’endommager les cellules de l’organisme en interagissant avec les molécules biologiques essentielles comme l’ADN. Cette réactivité lui confère un pouvoir de pénétration élevé. Décryptage : ce métal lourd est capable de traverser les membranes cellulaires et d’atteindre les organes vitaux.

Les utilisations industrielles du chrome VI sont nombreuses et variées.

  • On le retrouve notamment dans les procédés de chromage ou traitement de surface des métaux.
  • Le chrome VI est aussi présent dans la fabrication de pigments, de tanins et de certains alliages.

Ces applications ont largement contribué à la dispersion de ce polluant dans l’environnement.

C’est le scandale d’Erin Brockovich, qui a révélé les dangers de cette substance ainsi que les conséquences sanitaires qu’elle peut engendrer pour les populations exposées.

Dosage du chrome dans l’organisme

Quels sont les rôles du chrome dans le corps humain ?
Le chrome participe à de nombreuses voies métaboliques.
Il joue un rôle dans la métabolisation des lipides et des hydrates de carbones. Il est donc très indiqué dans des cas de diabète car il participe à la formation d’un facteur de tolérance au glucose. Il participe de ce fait à la régulation de la glycémie, et participe à la prévention de l’apparition de diabète de type 2.
Il joue également un rôle dans le maintien de l’intégrité structurale des acides nucléiques. L’équilibre Zinc/chrome est important pour éviter des problèmes d’allergies et d’asthme. Un surdosage ou sous dosage en chrome peut être à l’origine de problèmes cardio-vasculaires, stress, augmentation de la production de cholestérol …

Quelles sont les sources de chrome ?

Le chrome est un élément d’origine minérale. Il ne peut donc pas être fabriqué par le corps humain. De ce fait, il est essentiel de fournir du chrome à l’organisme grâce à l’alimentation.
On retrouve du chrome dans des sources d’alimentation variée d’origine animale et végétale.
Aliments riches en chrome :

  • Abats (foie de veau)
  • levure de bière
  • haricots verts, brocoli, pommes de terres, champignons
  • gruyère …

Les sources de contamination du chrome sont multiples :  

Les sources industrielles

Les industries représentent la principale source anthropique de pollution au chrome VI. Les secteurs les plus concernés sont les suivants :

  • La métallurgie : La production d’acier inoxydable, de ferrochrome et d’autres alliages métalliques génère des rejets de chrome VI. Les opérations de soudage, de meulage et de polissage de ces métaux libèrent également des particules de chrome dans l’air.
  • L’industrie chimique : Les fabricants de pigments, de tanins et de produits de conservation du bois utilisent le chrome VI comme matière première ou comme sous-produit. Il en est de même pour certains produits chimiques.
  • Le revêtement de surface : Le chromage est un procédé de revêtement métallique utilisé pour protéger les métaux de la corrosion. Il libère du chrome VI dans les bains de traitement et les effluents.
  • L’incinération des déchets : L’incinération de déchets industriels et municipaux contenant du chrome peut conduire à : la formation de composés de chrome volatils, leur dispersion dans l’atmosphère.

Les sources naturelles

OUI ! Certains phénomènes naturels contribuent à la présence de chrome dans l’environnement. On cite notamment :

  • l’érosion des roches : Certaines roches, comme les chromites, contiennent du chrome. Leur érosion naturelle peut libérer du chrome dans les sols et les eaux.
  • les éruptions volcaniques : les éruptions volcaniques projettent dans l’atmosphère des particules contenant du chrome.

Les voies de dispersion

Une fois libéré dans l’environnement, le chrome VI peut se disperser de différentes manières :

  • Air : Les particules de chrome peuvent être transportées sur de longues distances par les vents. Elles contaminent ainsi des régions éloignées des sources d’émission.
  • Eau : Les rejets industriels et les ruissellements agricoles peuvent contaminer les eaux de surface (rivières, lacs) ainsi que les eaux souterraines.
  • Sols : Le dépôt de poussières atmosphériques, les épandages de boues et les infiltrations d’eaux usées contaminées contribuent à la contamination des sols.

L’accumulation dans les sédiments

Les sédiments des cours d’eau et des lacs peuvent agir comme des puits de chrome. Les particules de chrome se fixent sur les sédiments et peuvent y rester stockées pendant de longues périodes.

Des perturbations de ces sédiments (par exemple, lors de travaux de dragage) peuvent cependant remobiliser le chrome et le relâcher dans la colonne d’eau.

Les voies d’exposition au chrome

Une fois libéré dans l’environnement, le chrome VI peut pénétrer dans l’organisme humain par différentes voies.

  • L’inhalation : L’inhalation est la voie d’exposition la plus fréquente et la plus dangereuse, notamment en milieu professionnel. Les travailleurs exposés à des poussières ou à des fumées contenant du chrome VI (par exemple dans les industries métallurgiques ou lors de travaux de soudage) inhalent des particules qui se déposent dans les poumons. Cette voie d’exposition est très dangereuse, car elle permet au chrome VI d’atteindre directement les voies respiratoires. Ce métal lourd entraine ainsi des lésions pulmonaires, voire des cancers.
  • L’ingestion : L’ingestion de chrome VI peut se produire par la consommation : d’eau contaminée, d’aliments cultivés sur des sols pollués, de produits alimentaires contaminés pendant leur production ou leur transformation. La consommation d’eau est une voie d’exposition importante, notamment pour les populations vivant à proximité de sites industriels pollués.
  • Le contact cutané : Le contact direct de la peau avec des solutions ou des produits contenant du chrome VI peut provoquer : des irritations, des dermatites, des ulcérations. Les travailleurs manipulant des produits chimiques à base de chrome sont particulièrement exposés.
  • L’absorption transcutanée : Le chrome VI peut pénétrer à travers la peau intacte, bien que cette voie d’exposition soit généralement moins importante que les précédentes. En cas de lésions cutanées, l’absorption peut cependant être facilitée.

 

Les risques liés au chrome

L’exposition au chrome VI présente de sérieux risques pour la santé humaine. Les effets toxiques de cette substance sont en effet multiples. En voici quelques-uns :

Les maladies respiratoires

L’inhalation de poussières ou de fumées contenant du chrome est la principale voie d’exposition qui conduit à des problèmes respiratoires. Les effets les plus courants sont les suivants :

  • Cancer du poumon : Le Cr VI est un cancérogène reconnu. Il endommage l’ADN des cellules pulmonaires, entrainant ainsi la formation de tumeurs.
  • Asthme et bronchite chronique :
  • L’exposition au chrome peut provoquer une inflammation des voies respiratoires. Cela engendre des symptômes variés tels que : la toux, la respiration sifflante, une difficulté à respirer.
  • Ulcération nasale : Les travailleurs exposés au chrome peuvent développer des ulcérations au niveau du nez, en particulier de la cloison nasale.

Les maladies cutanées

Le contact direct avec le chrome peut provoquer des irritations et des réactions allergiques de la peau. Les manifestations cutanées les plus fréquentes sont :

  • les dermatites de contact (rougeurs, démangeaisons, éruptions cutanées…) ;
  • les ulcères cutanés (des lésions profondes et douloureuses peuvent apparaître, notamment sur les mains et les avant-bras).

Les autres maladies causées par un excès de Chrome

En plus du cancer du poumon, le chrome est associé à un risque accru de cancers du nez et des sinus. Il peut endommager les tubules rénaux, entrainant ainsi une insuffisance rénale.

Des lésions hépatiques ont également été rapportées chez des personnes exposées à des niveaux élevés de chrome. Des études suggèrent même que le chrome pourrait affecter la fertilité et augmenter le risque de malformations congénitales.

Autre fait : Certains composés du chrome pourraient avoir des effets sur le système nerveux central.

Les mécanismes de toxicité du Chrome

Le chrome hexavalent est particulièrement dangereux, car il peut facilement pénétrer dans les cellules et y générer des radicaux libres. Ces molécules instables endommagent l’ADN, les protéines et les lipides cellulaires. Cela peut conduire à :

  • la mort cellulaire,
  • la formation de tumeurs.

 

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Comment réduire l’exposition au chrome ?

Face aux risques sanitaires liés au chrome VI, il est essentiel de mettre en œuvre des stratégies pour réduire l’exposition de l’homme à cette substance. Ces stratégies peuvent être mises en œuvre à différents niveaux :

  • individuel,
  • collectif,
  • réglementaire.

Au niveau individuel

Privilégiez les produits ménagers dont l’étiquetage indique l’absence de chrome VI.

Si l’eau du robinet est susceptible d’être contaminée, utilisez un filtre à eau domestique certifié. Cela permet d’éliminer le chrome VI.

Les travailleurs exposés au chrome VI doivent :

  • porter des équipements de protection individuelle adaptés (masques, gants et vêtements de protection),
  • respecter les consignes de sécurité.

Au niveau collectif

Il est essentiel de mettre en place des normes strictes visant à limiter les rejets de chrome VI dans l’environnement par les industries.

S’ajoutent à cela le déploiement de :

  • technologies de traitement efficaces pour éliminer le chrome VI des eaux usées avant leur rejet dans le milieu naturel,
  • techniques de décontamination des sols contaminés par le chrome VI.

Enfin, et non des moindres, définissez des systèmes de surveillance réguliers pour suivre l’évolution des concentrations de chrome VI dans l’environnement et détecter d’éventuelles contaminations.

Au niveau réglementaire

Classez le chrome VI comme substance dangereuse. Exigez un étiquetage clair des produits contenant cette substance.

Encouragez le remplacement du chrome VI par des substances moins dangereuses dans les processus industriels.

Renforcez les contrôles sur les sites industriels susceptibles de générer des rejets de chrome VI. Imposez des sanctions en cas de non-respect de la réglementation.

Comment débarrasser le corps du chrome ?

Le chrome VI, en tant que métal lourd, peut s’accumuler dans l’organisme et provoquer des dommages à long terme. Si l’exposition a été importante, il peut être nécessaire d’envisager des traitements pour éliminer ce métal lourd de l’organisme.

La chélation est la technique la plus utilisée. C’est une technique thérapeutique qui consiste à utiliser des molécules, appelées « agents chélatants », capables de se lier aux métaux lourds (comme le chrome) présents dans l’organisme. Ils forment ainsi des complexes stables. Ces complexes sont ensuite éliminés par les reins ou les fèces.

Parmi les agents chélateurs les plus utilisés, on trouve :

  • l’acide éthylènediaminetétraacétique (EDTA),
  • le diméthylglycine (DMPS).

Ces molécules ont une forte affinité pour les métaux lourds, dont le chrome VI.

Toutefois, il s’agit d’une technique thérapeutique lourde qui peut avoir des effets secondaires conséquents (troubles rénaux, baisses de tension artérielle, allergies…).

Certains compléments alimentaires détox métaux lourds  peuvent aussi aider l’organisme à mieux gérer la présence de métaux lourds et à limiter leurs effets toxiques. Tel est le cas de certains antioxydants comme la vitamine C et le sélénium. Ils peuvent aider à neutraliser les radicaux libres générés par le chrome VI et à protéger les cellules contre les dommages oxydatifs.

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Certains minéraux, comme le zinc, s’avèrent aussi efficaces pour renforcer le système immunitaire. Ils favorisent l’élimination des métaux lourds.